Profitez des points de vue les plus fascinants des Picos de Europa en moto.

Six kilomètres seulement séparent Colunga de Santiago de Gobiendes, lieu où nous commencerons cette aventure pleine de paysages spectaculaires et où tout touriste trouvera mille et une raisons non seulement de tomber amoureux des Asturies, mais aussi d'y revenir. Nous visiterons son église, joyau du style préroman asturien, déclarée monument historique-artistique le 3 juin 1931. Avec son plan inscrit dans un rectangle avec trois chevets à quatre sections, un triple narthex et deux compartiments sur les côtés de la première section des nefs, elle est, avec le Centre d'Interprétation de la Sierra del Sueve, tout près d'elle, une visite incontournable.

De là, nous monterons par la route AS-260 jusqu'au premier des miradors que nous visiterons et, peut-être, le plus connu et le plus visité. Il suffit d'une description pour savoir qu'il s'agit du mirador d'El Fitu, une enclave qui a toutes les raisons d'occuper la première place de ce classement.

Depuis ce belvédère, la mer et la montagne ne font qu'un. La combinaison parfaite de deux éléments qui évitent l'ennui et attirent le dynamisme et l'amusement. Son aspect de soucoupe volante ou "cazu", comme l'appellent les habitants, une structure qui semble avoir été conçue pour s'élever au-dessus du sol et survoler les arbres, offrant la meilleure vue panoramique de la région. Par temps clair, nous jouirons d'une vue privilégiée sur les Picos de Europa, mais il ne faut pas oublier que le brouillard est fréquent, un phénomène météorologique qui semble avoir réussi à protéger cette chaîne de montagnes (le Sueve) du passage du temps.

Une fois arrivé à Arriondas, tout motard qui se respecte s'arrêtera à ce qui est devenu un point de rencontre habituel pour de nombreux passionnés de moto. Connu sous le nom de Chiringuito Motero de Arriondas, il est tenu par Bea, une charmante motarde qui garantit une bonne ambiance, de l'amusement et un excellent traitement. C'est l'endroit idéal pour partager des aventures ou même un repas chaud pour continuer à accumuler les kilomètres.

Cangas de Onís nous accueille avec ce qui est probablement son monument le plus caractéristique : le "Puente Romano" (pont romain). Il est composé de 6 arches, une à gauche, 4 à droite et l'arche centrale à laquelle est suspendue une reproduction de la Croix de Victoria.

Nous laissons derrière nous ce joyau du XIIIe siècle, déclaré monument historique et artistique en 1931, pour prendre la N-625 en direction de la commune d'Amieva. Depuis le village de Sames, nous monterons jusqu'au point de vue de Collada. Situé à 800 mètres d'altitude, il offre de magnifiques vues sur les Pics d'Europe et la vallée d'Angón, dans une atmosphère de silence que seul le moteur d'un tracteur en pleine action ou le tintement des cloches du bétail vient troubler.

Le village d'Amieva, que la vue d'ici fait pâlir, nous offre la possibilité de magnifier encore davantage l'environnement qui nous entoure.

Si nous revenons sur nos pas, peu après avoir quitté Cangas de Onís, sur la CO-2, nous arrivons à Següenco. À cet endroit, les motocyclistes qui ne sont pas paresseux peuvent descendre de leur moto et parcourir les quelques kilomètres qui restent jusqu'au mirador. De là, une fenêtre sur le paradis asturien s'ouvre à nouveau pour la contemplation : Covadonga, les Pics d'Europe, le Sueve ? Sans aucun doute, il vaut la peine d'être visité ! Vous repartirez avec le sentiment d'avoir visité l'un des points de vue les moins connus des Asturies, mais qui n'en est pas moins spectaculaire.

La visite de la basilique de Covadonga, de la grotte sacrée et des lacs est incontournable. Ces lieux sont tellement fréquentés qu'il est nécessaire de réguler le trafic routier à certaines périodes de l'année (c'est pourquoi il est nécessaire de s'informer avant de partir en voyage).

Nous nous trouvons dans un endroit idyllique qui, en raison de son orographie, a été le cadre idéal pour une bataille cruciale : la bataille de Covadonga. Ici, nous oublierons l'horloge et, tout simplement, à côté de la statue de Pelayo, nous remonterons le temps jusqu'aux années de la Reconquête, puis nous vénérerons la patronne des Asturies, la Vierge de Covadonga, plus connue sous le nom de La Santina. Les lecteurs en âge de se marier doivent savoir qu'une légende populaire dit que "la Vierge de Covadonga a une source très claire, la jeune fille qui y boit se marie dans l'année". Donc, si vous êtes intéressé, vous savez déjà que la fontaine connue sous le nom de "fontaine aux 7 becs" est un arrêt obligatoire à cette occasion.

La visite s'achève par la populaire ascension de Los Lagos (en dehors des périodes de restriction, que vous pouvez consulter ici). Douze kilomètres de virages, des paysages inimaginables et, une fois de plus, des points de vue. Le premier, le mirador de La Reina et, au sommet, surplombant les deux lacs - Enol et Ercina -, le mirador d'Entrelagos. La rive de l'un des deux lacs, entourée de centaines de têtes de bétail errant librement dans les prairies, est sans aucun doute un bon endroit pour se rafraîchir et admirer, une fois de plus, la beauté des Picos de Europa dans une image qui semble tout droit sortie d'un conte de fées.

Nous poursuivons notre route en direction de Cabrales, par l'Alto del Ortiguero, nous passons Carreña de Cabrales et nous arrivons à un grand parking avec un autre point de vue mythique : le Pozo de la Oración. Par temps clair, l'Urriellu, ou Naranjo de Bulnes, flirte avec nous, nous montrant une silhouette incomparable pour tout Asturien. De retour à Carreña, il suffit de suivre les indications du village d'Asiego pour atteindre un autre point d'intérêt de notre voyage : le mirador Pedro Udaondo. Une fois de plus, le massif central des Pics d'Europe dans toute sa splendeur ! Ce nom lui a été donné en hommage posthume par les habitants de Cabrales à l'une des légendes de l'alpinisme dans les Picos de Europa.

Nous poursuivons notre voyage dans les Pics d'Europe à Arenas de Cabrales, où nous prenons la direction de Poncebos, point de départ de la route de Cares. Depuis cette localité, nous montons jusqu'au petit village de Camarmeña, une montée raide et pleine de virages en épingle à cheveux continus qui, en un peu plus d'un kilomètre, nous mène à un mirador aligné sur le canal du Tejo, le long duquel passe le sentier qui monte à Bulnes, la seule voie d'accès jusqu'à l'inauguration du funiculaire. La contemplation de cet endroit nous donnera l'impression d'être des "Lilliputiens" devant les magnifiques œuvres de la nature.

Enfin, nous nous dirigerons vers la côte pour atteindre le mirador de Picu, à Pimiango, à mi-chemin de la grotte de Pindal, qui conserve l'un des ensembles d'art pariétal les plus importants des Asturies, dans une zone de grande valeur culturelle et naturelle. Depuis ce point de vue, nous pouvons choisir la direction dans laquelle nous voulons regarder : d'un côté, nous apercevons l'inimitable côte asturienne, de l'autre, nous distinguons la silhouette des Pics d'Europe, que nous avons caressés pendant presque toute la durée de notre voyage.

Enfin, nous terminerons cet itinéraire par une promenade à Colombres, choisie comme ville exemplaire en 2015, où l'empreinte des Indiens est visible dans l'architecture. Nous croiserons quelques maisons palatiales comme La Solana ou La Quinta Guadalupe, aujourd'hui siège des Archives des Indianos, dont nous franchirons les portes pour nous plonger dans un pan essentiel de l'histoire asturienne.

190 kilomètres de nature où nous ressentirons la magie et l'attrait des Asturies orientales à travers une série de points de vue qui deviendront notre lien avec un symbole de la Principauté : le Parc national des Pics d'Europe.

Texte et photos : Sonia Barbosa Silva