Il n'est pas étonnant que les deux autres grandes voies qui, avec le Chemin Primitif, disputaient à l'époque la primauté aux itinéraires jacobéens, n'aient pas tardé à développer des ramifications les reliant à la voie de pèlerinage originelle.

Le tracé de la liaison entre le Chemin Côtier et le Chemin Primitif

La liaison entre le versant asturien du Chemin de la Côte et le Chemin Primitif part du village de Casquita, tout près de Villaviciosa, et s'enfonce dans la montagne à la recherche d'Oviedo/Uviéu en suivant deux détours possibles qui convergent au sommet de La Campa.

Il va sans dire que le lien entre le Chemin côtier et le Chemin primitif passe par l'intérieur des terres, traversant un terrain qui n'est pas complexe, mais qui est un peu plus ardu que celui que devaient emprunter jusqu'à présent les pèlerins qui venaient par le littoral. Après avoir laissé Casquita derrière lui et être arrivé à San Pedru de Ambás, deux options s'offrent aux pèlerins.

La première consiste à suivre l'itinéraire officiel, tandis que la seconde permet de visiter le monastère de Santa María la Mayor de Valdediós.

/documents/39908/67674/salvador-valdedios.jpg/f4ec4a85-91df-7b29-9cc8-709e4b2ee04e?t=1729580982903

Image de l'extérieur du monastère et de l'église de San Salvador de Vadediós dans la commune de Villaviciosa.

Il va sans dire que cette option est la plus intéressante. Tout d'abord parce que le monastère a eu une grande importance au Moyen-Âge et qu'il présente un beau style roman défini par l'austérité dont l'ordre cistercien a toujours fait preuve, mais aussi parce qu'à côté se trouve l'église préromane de San Salvador de Valdediós, surnommée le Conventín, précisément en raison de sa proximité avec le grand couvent. On pense qu'elle a été construite à l'époque du roi Alfonso III, et nous savons que sept évêques ont assisté à sa consécration, ce qui est un bon indice de son importance.

/documents/39908/67674/pola-siero.jpg/61ae0279-2fa5-e444-ee97-23d8c4eef3a3?t=1729581322875

Image d'une place avec des personnes en terrasse prenant un verre à La Pola Siero.

Il s'agit de l'un des bâtiments les plus emblématiques de l'art asturien. Outre la légèreté de ses proportions, ses treillis élaborés et ses peintures murales donnent encore une idée de la splendeur dont ce petit temple a pu jouir à l'époque de sa splendeur.

Les deux chemins, le chemin officiel et le chemin de Valdediós, se rejoignent au sommet de la Campa. De là, le pèlerin doit se diriger vers Vega de Sariego et continuer jusqu'à La Pola Siero par un itinéraire alternatif à la route qui passe par El Castru, Aveno, l'ermitage de la Virgen de Bienvenida et le pont de Recuna.

La Pola Siero est l'une des villes les plus vivantes et les plus animées des Asturies. Elle possède une grande tradition gastronomique et son calendrier comprend certaines des fêtes les plus populaires de toute la communauté autonome. De là, il suffit de passer par El Berrón, Fonciello, le palais de Meres, San Pedro de Granda, Colloto/Cualloto et le quartier de Cerdeño pour arriver à Oviedo/Uviéu et, devant les portes de la cathédrale, commencer à suivre les chemins de la Voie Primitive.

/documents/39908/67674/mapa-conexion-costa-primitivo.png/bc693857-75d5-a2f7-4b54-943256241eac?t=1729065336052

Carte du tracé et des étapes de la connexion entre le Chemin Côtier et le Chemin Primitif.

Recherchez des auberges de jeunesse à la connexion du Chemin Côtier et du Chemin Primitif

Vous préparez votre Camino à travers les Asturies ? Trouvez des auberges sur la liaison entre le Chemin de la Côte et le Chemin Primitif et profitez du calme et de la tranquillité à la fin de chaque étape !

Entre deux routes

L'importance d'Oviedo/Uviéu dans les pèlerinages vers Saint-Jacques-de-Compostelle a été très grande dès le début du Camino. Ce n'est pas étonnant. En plus d'être le lieu où le roi qui découvrit la tombe de l'apôtre avait son trône et ordonna d'y construire ce qui fut le premier antécédent de l'actuelle basilique compostellane, d'importantes reliques étaient conservées dans sa Chambre Sainte, qui fut mise au jour dans la seconde moitié du XIe siècle.

Elles étaient conservées dans un coffret de chêne, appelé Arche Sainte, qui était arrivé à Oviedo/Uviéu au IXe siècle après un long voyage qui avait commencé à Jérusalem, vers 614, et s'était achevé dans les domaines d'Alphonse II après avoir traversé Carthagène, Séville, Tolède et le Monsacro. Bien des années plus tard, en 1075, lorsque Alphonse VI visita l'ancienne capitale asturienne, son mystère fut révélé.

/documents/39908/67674/caja-agatas.jpg/1de1b759-3bb3-ba86-a1d7-a5a916c1d229?t=1729583037999

Image de la boîte d'agate au premier plan à l'intérieur de la chambre sainte.

Le monarque était accompagné d'une suite qui, selon la légende, comprenait le Cid Campeador lui-même, et profitant de sa présence dans l'ancienne cour, une cérémonie solennelle a été organisée au cours de laquelle l'Arche a été ouverte et son contenu exposé devant les yeux de toute la chrétienté.

Selon les sources de l'époque, on y trouva les ossements de divers saints, les restes du linceul de Jésus - aujourd'hui connu sous le nom de Saint Suaire -, des épines de sa couronne, une sandale de saint Pierre, du lait de la Vierge.... Tout un arsenal qui a renforcé la réputation d'Oviedo/Uviéu, qui avait décliné lorsqu'elle avait perdu son statut de siège royal, et qui en a fait à nouveau un lieu de prédilection pour les pèlerins qui envisageaient de sortir de chez eux pour se rendre au tombeau de Saint-Jacques.